La rue des Cendres (1906).
Ar zand al lard (en breton local on disait ar zant al lac'h)
Son nom veut qu 'il vient du fait qu'il y avait soi disant un dépôt de cendres en bas de cette rue . Les cendres servaient comme lessives aux lavandières du lac et du chaos employées par les nombreux hotels du bourg.
La création de la rue des Cendres est ducale ,elle date de la fin du XIIIe Siècles,elle rejoint la place au pont du chaos Depuis de mon enfance, j' ai toujours cru ou pensé que le nom de cendres portée par cette rue était du à la grande fête annuelle de la fin de l' hiver du Mercredi des Cendres " merc'her al ludu, merc'hed meur, merc'hed ar zand-al-lard" vu que c'était l' une des deux grandes fêtes marquantes et festives avec celle de l' été du Pardon des Cieux. Au bourg du Huelgoat il n' y avait pas de tradition du "TANTAD", du Feu de la Saint Jean elle était celle du bourg de La Feuillée. La rue des Cieux au Huelgoat est bien un raccourci linguistique de rue de Notre Dame des Cieux ,la rue des Cendres serait logiquement aussi le raccourci linguistique de rue de la fête du Mercredi des Cendres. on dit bien aujourd'hui rue du 19 mars ou du 5 août 1944 .
Les adolescents du bourg étaient les organisateurs de ce rite ancestral de la fin de l' hiver et du réveil de la nature (les filles comme toujours étaient obligées de rester à la maison ), après la fin de l' école, les grands hissaient sur une charrette de leur construction un mannequin de leur fabrication fait de paille et de pilhou qui personnifiait le dernier marié huelgoatain , bien sur à l' église ,la charrette tirée par les garçons traversait les rues du bourg suivie de la fanfare de l' école, ils y mettaient le feu au bonhomme de paille et de pilhou au milieu de la Place près de la pompe ,les gas traînaient la charrette enflammées, traversaient la Place et la rue des Cendres, jusqu' au pont du chaos et dans la pénombre du soir hivernale et ils précipitaient le "ar zand al lard "et sa charrette, en flammes et en cendres , dans le torrent. Sand al lard disparaissait dans le torrent et les profondeurs de la rivière souterraine des rochers du chaos de la grotte du Diable .
Cette tradition huelgoataine disparue dans les débuts des années 1960 avec la venue ici du nucléaire avec EL4 est authentique, enfant, j'en ai été témoin. Elle est bien celle d'un rite de passage de l' enfance à l'homme: la fin de leur enfance représentant ici l' immolation symbolique du dernier jeune marié de l'année et ses jours noirs de l' hiver par des adolescents dans les profondeurs des eaux souterraines de la Vierge mère du chaos de pierres du Diable .
Il y un aspect caché dans cette tradition locale: le grand mythe païen encré encore dans ma conscience d' Huelgoatain , celui d' AHES , la Vierge, la pécheresse la fille maudite du roi Gradlon celle qui faisait précipiter dans le Gouffre du Kastell Ar Gwibell. le jeune amant épuisé, personnifié par Sant-al-lard lors de la fête du soir du Mercredi des Cendres
Sant al lard ( le lard en breton = kig sal)
La rue des Cendres,en 1844 sur le premier cadastre, cette rue était constituée de petites maisons moyenâgeuses.( les bâtiments en vert sont l' auditorium et sa prison au bord du lac.)
il est fait référence de la construction d'un moulin à blé ainsi de la création d'une nouvelle rue, dun marché et la reconstruction d'un tribunal et d'une prison de la châtellenie et de la barre du Huelgoat sous l' administration ducale dans le compte des dépenses pour l' exécution du testament du duc Jean II de Bretagne (3 janvier 1239 – 18 novembre 1305, Lyon).
Source :La Bretagne ducale. La fin du Moyen Âge, Paris, 1999 Yves Coativy
Jean II duc de Bretagne qui est à l' origine de la ville du Huelgoat ,mort accidentellement à Avignon en 1304 avait déjà une vénération de son vivant pour Saint LOUIS mort en 1270 et canonisé en 1297 explique que dans notre église qui est dédié à saint Yves ,mort en 1303 contemporain de ce duc de Bretagne,Ces deux saints étaient déjà vénérés de leurs vivants, il y a aussi une chapelle dédiée à Saint Louis dans notre église paroissiale qui possédait aussi un reliquaire renfermant les reliques de St- Yves .C'était une fortune, dans cette fin du Moyen-Age, ces reliques du plus grand saint breton ! Pourquoi on retrouve ces reliques ici, dans ce bourg perdu de nul part, sanctuaire des pierres du ROI ARTHUR ,seul le prince de Bretagne pouvait les acquérir pour la consécration de son église dédié à Saint YVES et Saint LOUIS de sa ville qu' il avait fondé .
La nouvelle rue construite par le duc Jean II est la rue des Cendres et non que certain l'affirme la rue des Cieux. En 1834 .Sur le premier cadastre ,on voit bien que cette rue était constituée de petites maisons moyenâgeuses, les deux maisons marquées en vert sur ce cadastre nous indique que ceux sont des lieux publics ,elles sont pour moi , l'auditorium du tribunal et la prison de l'ancienne sénéchaussée de Chateauneuf-du-Faou, Huelgoat et Landeleau .Le seul bâtiment sur la rive de l' étang sur ce cadastre a été démoli dans les années 1930,il est possible que ce soit la prison et l' endroit des exécutions publiques. Une sentence de 1727 de cette juridiction portait que le corps d' un assassin serait après sa mot partagé en deux: le chef serait exposé à Toulaney,en Loqueffet ,vis-à-vis de sa maison qui doit être le lieu de son crime et le tronc au bord de l' étang de Huelgoat qui est sûrement le lieu publique de son supplice .