Sucellos (Sylvanus ) est l' intercesseur et l' interlocuteur des dieux avec les mortels.
La plupart des textes irlandais mythologiques et la multiplicité des représentations figurées gallo-romaines ont généralement Fait penser que les Celtes étaient polythéistes et qu'ils pratiquaient une religion naturiste et primitive. Mais c'est là une impression tout extérieure. La structure du panthéon fait cependant penser à un monothéisme assez proche du christianisme: chacune des principales divinités possède plusieurs aspects désignés par des noms variables et elle constitue elle-même un aspect de la grande divinité polytechnicienne qui transcende toutes les autres. La divinité va de l'un à la pluralité et le déterminé commande l'indéterminé. Mais une telle conception n'a plus été comprise après l'occultation des doctrines enseignées par les Druides et c'est ce qui explique l'allure multiforme et vague du panthéon gallo-romain (OGAM –TRADITION CELTIQUE RENNES 1948, 12, 335).
SucellosLe bon frappeur(de su-,bon et kellos,celui qui frappe)=Il est représenté avec un maillet et avec un vase. Sur ses effigies gallo-romaines il ne porte pas une couronne sur sa tête ,l' attribut des Dieux. .
Représentation du diable armé d'un merlin et d' une fourche du calvaire de Saint Herbot.
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Il n'est pas interdit de penser que les légendes locales , les attributs des saints et leurs représentations dans les édifices chrétiens autour du Sanctuaire des Osismes qu'est Huelgoat ( Saint Roch, Saint Ambroise= (Merlin Ambrosius) , Saint Sylvestre= (Merlin des bois) et l'Archange saint Michel ) tirent leurs sources des mythes païens de Sucellos ,la divinité gallo-romaine des bois du Huelgoat et ses loups , le protecteur des calamités et le passeur pour l'Autre Monde.
Merlin des Romans de la Table-Ronde du Moyen-age et l'Ankou tirent aussi leurs sources du mythe de Sucellos.
Le Petit Chaperon rouge et le loup et le mythe de Sucellos Le plus célèbre des contes mettant un loup en scène est aussi, sans conteste, l'un des plus mystérieux. Ce qui n'empêche pas, bien au contraire, les interprétations simplificatrices. Pour s'en préserver, rien ne vaut un petit travail historique. Charles Perrault n'a pas sorti de sa perruque la si improbable histoire d'une mère jetant sa fille dans les griffes du loup. Comme l'essentiel des récits qu'il rédige vers 1695, il a probablement entendu celui-ci de la bouche d'un laquais ou d'une servante venue d'une lointaine province. Sans doute met-il tout son génie à les couler dans une langue d'une grande subtilité, mais on peut aussi deviner que les motivations inconscientes ne manquent pas : frère d'un jumeau décédé, il retient de troubles histoires de doubles ( Riquet à La houppe, Le Petit Poucet, Cendrlllon, Les Fées) et on peut même se demander si, derrière le nom (masculin) du Petit Chaperon rouge, il ne serait pas possible d'entendre phonétiquement qu'il est aussi question du petit Charles Perrault. Ainsi donc, le texte du conte rédigé par Perrault vient d'un fonds populaire où il a été possible aux folkloristes du XIXe siècle de retrouver des versions - une vingtaine - témoignant de ce qu'avait pu être l'essentiel du matériau recueilli et modifié par Perrault. A leur lecture, on comprend rapidement que le sage académicien ait apporté quelques modifications : certes, le loup tue la grand-mère, mais il se contente de la saigner et de la découper pour, quand la fillette arrive, lui offrir une sorte de repas cannibale ; enfin, grâce à un subterfuge, l'héroïne s'échappe et, il arrive même que le loup se noie. Derrière l'horreur, il a été possible de mettre en évidence une grande sagesse : dans le contexte de la société rurale traditionnelle, ce conte traitait symboliquement de la transmission des savoirs et des pouvoirs entre les générations des femmes, de la répartition des rôles entre les hommes et les femmes et du passage de l'enfance à l'âge adulte. Revue et corrigé par Perrault sous la forme d'un "conte d'avertissement", il a subi une heureuse modification dans le cadre des contes de Grimm où, s'inspirant du Loup et les sept chevreaux, la tradition orale où la version écrite était retour redonne une fin heureuse à l'histoire. Il n'est pas exclu que son succès persistant auprès des enfants de notre temps soit dû au fait qu'elle leur offre canevas à un défoulement déculpabilisé contre monde adulte : le loup exprime toutes les pulsions violentes de l'enfant qui peut les satisfaire dès que la fin de l'histoire confirme qu'elle est, ma tout, une victime "innocente". Il n'est pas interdit de penser, par ailleurs, que cette étrange histoire tire sa source d'un épisode d'une mythologie indo-européenne qui met en deux personnages connus sous le nom de Sucecellos et Nantosuelta chez les Gaulois. Le premier, parfois représenté avec une peau de loup sur l'épaule, ou avec un loup finit, après plusieurs tentatives infructueuses, par se déguiser en vieille femme pour s'emparer de la nourriture divine transportée par la seconde qui est une jeune déesse. Voilà de quoi rassurer les fanatiques de la réhabilitation du loup : il n'est en fait intéressé que par le pot du beurre et la galette ! Quand on parle du loup en Bretagne François De Beaulieu Edition du Télégramme |
On retrouve le mythe du pot que tient Sucellos dans une de ses mains dans le plus célèbre des contes le Petit Chaperon rouge où le loup n'est en fait intéressé que par le pot du beurre et dans les légendes bretonnes de la Groac'h qui est le jour une vielle femme voleuse de beurre, une sorcière , mais la nuit se métamorphose en fée .
Le géant des légendes du Huelgoat Hok-bras serait il aussi Sucellos ( les dieux et héros de la mythologie celtique sont des géants).
Huelgoat est-il le bois de Sukellos ?
Le dieu au marteau
Cette statue gallo-romaine fut retrouvée près de l' ancien carrefour des voies gallo- romaines de kroiz-peulviny qui mènent aux enfers du marais du Yeun-Elez et du gouffre du Kastel-Gibel.
Gwenc'hlan Le Scouëzec ARTHUR, ROI DES BRETONS D'ARMORIQUE
C'est, sculpté en ronde-bosse sur un autel gaulois, découvert à Sarrebourg, où il tient un maillet de la main gauche et un vase de la droite, qu'on a pour la première fois rencontré l'effigie du dieu accompagné d'une parèdre, Nantosvelta. De nombreuses statuettes ont été recueillies depuis, qui toutes ont cette attitude et ces attributs, à ceci près que dans quelques cas la latéralité est inversée.
On écrivait le plus souvent Sucellus et dans certaines inscriptions antiques, Sucœlus. Le mot, nous dit Christian-J. Guyonvarc'h signifie le Bon Frappeur (de Su-, bon et -kellos, celui qui frappe), et de fait, la ronde-bosse le représente muni d'un outil à marteler. Les historiens le considèrent comme un dieu protecteur des morts, qui ne serait autre que celui dont nous parle César sous le nom latin de Dispater " Seigneur des Morts et Dieu des Enfers " : Tous les Gaulois, nous dit le général historien, se vantent de descendre de Dispater. A les en croire, ce sont les druides qui le leur ont révélé. "
Stéphane Boucher qui a étudié la statuaire, admet que l'interprétation romaine, chère à César, des divinités celtiques, a vu dans Dispater le correspondant de Sucellus. Il y voit en effet un dieu infernal. Le maillet ferait de lui à notre avis plutôt qu'un seigneur d'en-bas, la divinité du Passage, le pourvoyeur de l'Autre-Monde. Le rôle du marteau, tel qu'il nous est apparu tant dans la tradition celtique que dans les usages latins, revient essentiellement à donner rituellement la mort.
On a mis Sucellus en relation avec Taranis, le dieu de la Foudre et de la Roue. Christian-J. Guyonvarc'h, plus précisément encore, a souligné sa ressemblance avec le Dagda, le Dieu bon irlandais, porteur de la Massue, et détenteur du Chaudron de résurrection. Il existe d'ailleurs des représentations gauloises d'une divinité à la massue, généralement qualifiées d'Hercule, dont l'identité avec Sucellus a été discutée. L'une d'entre elles a été découverte en Bretagne, à Plomarc'h pella en Douarnenez, sur le site d'une usine à garum.
En fait, la meilleure analogie que nous ayons trouvée, c'est le personnage que les Bretons Armoricains appellent toujours l'Ankou. On l'a représenté communément avec la faux en main, mais au Moyen-Age encore il tenait un dard. Jean-Robert Masson l'a rencontré sur le toît de l'église de Noyal-Pontivy avec une houe. Nul doute qu'il n'ait possédé jadis un marteau.
L'Ankou, pas plus que Sucelus, n'est le dieu de l'Autre Monde, qu'il soit souterrain ou insulaire, mais il est celui du Passage. Il préside non à une assemblée de défunts, mais au moment de la transformation, en somme à l'instant du Maillet. Le légendaire breton moderne fait de lui l'être le plus puissant qui soit. Il est, nous dit Anatole Le Braz, oberour ar maro, l'ouvrier de la mort et c'est bien ainsi que doit apparaître le porteur du maillet. -
Les Gaulois cependant, aux dires de César, le considéraient comme le père de leur nation. Pour comprendre cette affirmation, il faut nous placer dans la perspective celtique d'un univers partagé entre l'ici bas dans lequel nous vivons corporellement et l'Autre Monde qui est l'exaltation de l'esprit et la résidence des défunts. Entre les deux, de continuels passages s'effectuent dans un sens comme dans l'autre : il est aisé de concevoir que le Passeur assure le trafic dans un sens comme dans l'autre. Celui qui préside à la mort s'occupe aussi de la naissance.
S'il nous est permis à cet égard de formuler une hypothèse, ce serait de voir dans les attributs classiques du dieu les symboles de ce double passage, le maillet, bien sûr, étant pour la mort, mais le vase, cette sorte de " petit pot rond, appelé alla " étant, lui, pour la naissance, comme le chaudron de résurrection du Dagda, je veux dire comme la matrice qui amène l'être à s'incarner.
Retour à Huelgoat : Ambroise Merlin
Bien des choses restent à éclaircir. Si Merlin en effet n'est autre que Sucelus, nous devrions le rencontrer par excellence dans les lieux qui en Armorique sont synonymes de Passage, à savoir la " Porte des Enfers ", traditionnellement située dans le Yeun Elez, ces tourbières de Brasparts qui jouxtent la forêt de Huelgoat, et dans celle-ci, le Gouffre d'Ahès où nous avons vu le nombril de Vorganium, la Gibel de Morgane.
Outre le fait que la mine et ses environs soient aujourd'hui situés en plein bois et s 'accomoderaient assez bien d'un Merlin Sylvestre, il existe en Locmaria-Berrien, c'est-à-dire sur l'ancien territoire de Berrien-Vorganium, entre les rives du Beurc'hoat, les bords de l'Aulne et la rivière d'Argent, une chapelle curieusement dédiée à Saint Ambroise. Elle a transmis cette appellation non seulement au village dans lequel elle s'élève, mais encore à toute la forêt domaniale qui continue ici celle de Huelgoat.
Le nom est exceptionnel. A notre connaissance, il n'y en aurait pas d'autre en Bretagne placée sous l'invocation de l'évêque de Milan. Mais au fait, s'agit-il bien de ce pontife italien, si illustre soit-il, parachuté, comme nous dirions aujourd'hui, entre Pont ar Gorret et Ti ar Gall, sur les flancs de Creac'h Merrien ? Nous connaissons un autre Ambroise, celui-là même qui, selon Nennius, fut découvert par les envoyés de Vortigern, et que Geoffroy de Monmouth baptisa de surcroît du nom de Merlin. Qu'il fut saint, au sens que les Chrétiens donnent à ce mot, c'est assez peu probable, mais on a sanctifié tant de personnages qui sentaient le fagot, que celui-ci a bien pu se retrouver saint Ambroise, simplement pour préserver son culte ancien sous les couleurs du nouveau.
Retour à Huelgoat : le porteur du maillet sacré
Et d'abord, quoiqu'elle paraisse à première vue limpide, l'appellation même de Huelgoat. De uhel, haut et koad, bois, le mot, construit à l'antique, l'adjectif avant le nom, signifierait tout simplement le Haut-Bois. Il est vrai que Uhel s'est écrit et prononcé à l'époque moderne, Huel. Nous remonterions donc à un celtique Uxelloceton.
La plupart des cartes et des textes vont dans le même sens. Le Corpus d'Erwan Vallerie donne 22 formes anciennes, de 1288 à 1731 : on y trouve des archaïsmes comme -coyt pour bois, des uhel- et des huel-, voire un Hel- et un Vuhel-, l'article français même (Le Huelgoit) à partir de 1630. En breton d'aujourd'hui, la version officielle retenue par le Conseil Général du Finistère dans les définitions du bilinguisme, dit an Uhelgoad.
En toponymie toutefois, surtout dans les lieux riches en 'histoire antique, de claires interprétations masquent souvent des termes devenus incompris ou volontairement déformés : c'est le cas, sous l'influence du Christianisme, des noms de divinités ou des tracés d'anciens cultes. Sur un site aussi prestigieux que celui de Vorganium, il reste à démontrer qu'un toponyme important puisse signifier une réalité aussi commune que le Haut-Bois.
En fait, il y a quelques failles à la belle unanimité des témoignages concernant Huelgoat. Le Président de Robien, vers 1750, écrit Halgoët, se rapprochant du Helquoit de 1373. A la même époque (1751), la carte de Robert donne Heallegoit, Cela nous écarte quelque peu du sens ordinairement donné au mot. Si de telles formes ne contiennent pas l'idée de hauteur, en des temps où la compréhension du breton était générale, c'est qu'elle n'apparaissait nullement évidente aux yeux des contemporains.
Mais voici plus prégnant : la Carte de Tavernier de 1620 écrit au-dessous de Berrien et à côté de la forêt, Sualgoit. Pour juger de l'intérêt de cette écriture, il faut savoir que le S initial du celtique s'est habituellement transformé en H en breton. Dans ces conditions, Sualgoit apparaîtrait bien comme l'ancêtre de Huelgoat, fossilisé en quelque sorte comme il arrive souvent en toponymie. Mais alors les deux premières syllabes du mot ne peuvent signifier la notion d'élévation, laquelle se dit Uxellos en celtique, d'où exactement uhel en breton..
La mention de Tavernier, à une époque où des archaïsmes se manifestaient encore dans la langue, a l'intérêt de susciter plusieurs idées sur la constitution du toponyme. D'abord, le H de Huel serait bien à sa place et il ne serait pas nécessaire, pour justifier l'orthographe moderne, d'invoquer le déplacement de cette lettre de la médiane à l'initiale, de Uhel en Huel. Il proviendrait ensuite, comme nous venons de le dire et comme il est de règle en breton, d'un S celtique. Enfin, les deux voyelles U et A, se trouvant, dès le moyen âge, au contact l'une de l'autre, évoquent la chute probable d'une consonne situées entre elles.
Ceci nous conduirait à un celtique hypothétique Su + consonne + al (ou el) + o final + ceton (bois) La consonne disparue peut ordinairement dans cette situation être un Z), mais un G qui, d'abord aspiré en H, est ensuite annulée dans la prononciation. Un tel raisonnement nous conduit donc sans heurt à un celtique *Sugeloceton . S'il est impossible de démontrer que c'est là l'équivalent d'un *Sukeloceton, il n'en reste pas moins que la suggestion est troublante.
Quant au nom propre du Géant de Huelgoat, tel qu'il a été transmis par la Légende locale, c'est Hok Bras, c'est-à-dire Hok le Grand. La même règle d'évolution phonétique que précédemment nous permet de penser qu'il s'agit d'un Sok, voire d'un Suk, ce qui nous rapproche considérablement de Sukelos dont seule la première syllabe aurait été conservée.
La probabilité d'une présence de Sukellos à Huelgoad se trouve renforcée par le fait qu'aux portes même de la Ville, on entre dans le Monde d'en-bas. En remontant la petite vallée du Fao sur quelques kilomètres, on parvient à Brennilis et au Marais de Brasparts, celui qu'on appelle le Yeun Ellez et qui est traditionnellement la Porte des Enfers et le domaine de l'Ankou. Là s'ouvre le Youdig, l'abîme sans fond par lequel notre monde communique avec celui des divinités chtoniennes : c'est là qu'un recteur très spécial jetait naguère sous l'apparence d'un chien noir, les âmes dont on voulait débarasser notre univers. Ce faisant, il n'agissait pas autrement que la Princesse Ahès au Gouffre de Huelgoad ou que les druides de Manchester à Lindow .
Hoël, roi des Bretons Armoricains
Et l'on en vient à se poser des questions, quand au Xlle siècle, Geoffroy de Monmouth, le promoteur de l'histoire arminienne, nous désigne comme le roi des Bretons Armoricains au Vie siècle, un certain Hoël, dont il attend d'ailleurs une aide puissante pour la délivrance du joug saxon. Ce nom, porté effectivement par plusieurs rois de la Bretagne cismarine, ressemble étrangement à Huel : ne représenterait-il pas, dès l'époque du vieux-breton, la forme prise par le celtique Sukelos ?
De fait, nous connaissons historiquement deux ducs de ce nom, au Xlle siècle, et, antérieurement plusieurs princes du même nom. Pour Geoffroy, Hoël, roi des Bretons Armoricains, est le neveu d'Arthur, fils de Sa soeur -l'auteur ne dit pas laquelle- et de Budic d'Armorique. Sa place dans les conquêtes arthuriennes, nous l'avons vu, est très importante. Mais rien ne permet d'en faire une figure mythologique et d'ailleurs il est absent des romans. Que son nom soit celui de Sukellos n'empêche pas que la vraie figure du Porteur de Maillet au Moyen-Age soit celle de Merlin. Ajoutons que Hoël est donné par Wace comme le fils/d'Anna, soeur d'Arthur.
Merlin est-il l'Ankou ?
A vrai dire, il ne s'agit point là du personnage terrible que la croyance christianisée et plus ou moins marquée par les terreurs de l'enfer, mais aussi par les guerres et la peste, fera apparaître au XVe siècle. Pour l'instant, nous sommes en présence du magicien, maître des " Secrets ", c'est-à-dire des clefs de l'Autre Monde, qui voisine dans le bois de Sukellos, avec la Cuve de la géante, lieu de passage par excellence.
L'un de ses avatars est le Grand cerf: il est donc la promesse d'une vie qui ne cesse de se renouveler, non point résurrection au sens chrétien du terme, non point réincarnation, mais transformation, métamorphose.. Nous jugerons, quand nous parlerons du Graal, de l'importance du mythe.
De fait, il est en relation étroite avec le Ker Mell et la Kroaz Ker Mell, la Croix du Village du Maillet, que nous avons rencontrée, érigée en Plomelin. Et le maillet, notons-le, tel qu'il figure sur les statuettes antiques de Sukellos, a singulièrement la forme d'une croix latine aux bras courts, comme les calvaires monolithiques, antérieurs à l'an mille, qu'on découvre en de nombreux endroits de Bretagne. Plus tard on représentera l'Ankou comme un squelette armé d'une flèche, puis d'une faux à la manière du dieu Chronos grec et latin, voire d'une houe. Il fauche en effet les vies humaines, comme le blé qu'on doit engranger, il perce les corps, il creuse les tombes pour l'enterrement. Merlin, lui, étourdissait, comme le vin ou la drogue. De même que les noyés d'Ahès, les envoûtés de Merlin changeaient d'états. Pas question de mourir, même pour renaître, mais pénétrer d'emblée dans l'Autre Monde sous la percussion de la boîte crânienne.
Nous savons que les sacrifiés de l'Ile de Bretagne recevaient, avant d'être précipités dans le marécage, un coup sur la région occipitale, qui mettait en route la mutation du Passage. Tel était sans doute le rôle primitif du Mell benniged et l' on peut penser qu'au bois du Sukellos, le Merlin d'Ambroise frappait les victimes d'Ahès avant qu'elles ne soient expédiées dans le monde des eaux souterraines, où, aveuglés aux réalités de notre univers, les yeux s'ouvrent sur d'autres clartés.
Gwenc'hlan Le Scouëzec ARTHUR, ROI DES BRETONS D'ARMORIQUE
Comme l'Ankou, Sucellos n'est pas un dieu mais il est l' intercesseur et l' interlocuteur des dieux avec les mortels.
Sucellos "Sylvanus" était l' intercesseur souverain des dieux. Il a plusieurs attributs dont le vase un petit pot rond, appelé "olla" contenant la nourriture divine( le beurre?) pour l'oblation .Le maillet sacrificiel qui a la propriété de tuer par une extrémité et de ressusciter les morts par l'autre .
On oublie qu'il a aussi les attributs de la divinité de la route ( Hermes ou Mercure), il est la divinité des forêts avec ses loups (le loup est un attribut d'Apollon) et de ses rochers, il est aussi représenté avec son chien comme Saint Roch , il est l' intercesseur de l'au delà pour se protéger des calamités et il a les attributs de l' Archange Saint Michel psychopompe,( chargé d'accompagner l'âme du défunt vers son destin, et de participer à son jugement) qui a sa représentation de saint psychopompe dans les chapelles de la paroisse primitive de Berrien de Saint Ambroise et de Notre Dame des Cieux .Dans la légende dorée de saint Jean l' apôtre et son calice on retrouve ces mêmes attributs de résurrection.
Sucellos ou Sylvanus a les attributs du dieu romain psychopompe Mercure ,(un de ses attributs fait qu'il est aussi le dieu conducteur des âmes vers Hadès dieu des Enfers comme sont Merlin Ambrosius des bois(sylvanus) et de l'Ankou les intercesseurs du Haut delà avec les hommes et les accompagnateurs de l'âme du défunt vers son destin et de la participation à son jugement.
L' homme noir,cet ouvrier de la Mort de la légende de la Ville d'Is qui prenait les corps morts des"amants"d'Ahès, empruntant à cheval les chemins et les guets depuis la Ville d' IS pour les jeter dans le Gouffre a tous le attributs du Mercure gallo-romain psychopompe et des chemins ,de Sucellos et de l' Ankou. de la Légende de la mort d'Anatole Le Bras . C'est en fait un sacrifice humain de jeunes hommes par Sucellos qui est cet homme noir et la divinité de Suelgoat à sa paréde la déesse Vierge du Gouffre Ahès .
Le Gouffre du Kastell ar gwibel ar rampez (gwibel en francais signifie la cuve ,les vasques dans les rochers comme ceux du Huelgoat, le Grall arthurien et le ciboire chrétien ont les attributs de résurrection dont nul ne s'éloigne sans avoir été rassasié" : c'est aussi un chaudron de sacrifice de résurrection car les morts qui y sont plongés en ressortent vivants)
En Irlande, Sucellos est assimilé au Dagda soit le "Bon Dieu". En réalité, il s'appelle Eochaid Ollathair c'est à dire le "Père de tous" .Pour Jules César, Sucellos représentait le "DisPater", soit "Dieu-Père" et qu'il désignait comme le père de la nation gauloise. On a mis Sucellos en relation avec Taranis,le dieu de la foudre et de la roue cosmique. Il y a une similitude indéniable avec le culte originel d'Apollon, venu des steppes des Hyperboréens (terres primitives des indo-européens =celtes et grecques ) est un dieu inquiétant ,dispenseur aveugle des épidémies ,dieu vengeur aux fleches meurtrières ,symboles de mort subite et violentes (il tue les Cyclopes ,le serpent Python et le géant Tityos venu des profondeurs de la terre). Le culte original avait donc pour but ,non pas de le remercier de sa bienveillance tutélaire ,mais bien d'en obtenir les faveurs ,afin qu'il épargne une mort cruelle et soudaines à ses zélateurs .Car s'il a le pouvoir de donner la mort ,il a également celui de soigner ,de guérir ,d' éloigner les influences néfastes et les maladies , de chasser les démons et les monstres . C'est aussi le dieu de la musique ,il est représenté avec une lyre .La statue gauloise ,datant du deuxième siècles av- JC découverte à Paule prés de Carhaix (cotes d'armor) serait la representation d'Apollon-bellenos. |
L'Ankou breton et sa faux ,l'ouvrier de la mort ,celui du passage dans les deux sens;celui qui préside à la mort s'occupe aussi de la naissance..
l'Ankou a les attributs de Sucellos et le dieu gallo-romain Mercure .
De même le Merlin Ambrossius de notre forêt de Saint Ambroise et de sa chapelle a les attributs de Sucellos. Son nom ne vient-il pas du maillet de Sucellos, mell en breton .Le merlin des boucher n'est-il pas le maillet de Sucellos?
Les religions hindoues et celtiques présentent de nombreux points communs. On a constaté de fortes similitudes quand à la représentation et la fonction de certains d’entre eux. C’est le cas par exemple pour Cernunnos (Ban dans les Monts d'Arrez)et Kuber, ou pour Sucellos ( au Huelgoat) et son «équivalent» Yama .