La croix neuve Ar Grois Nevez

 Dès l'Antiquité l'excellence de la situation d'Huelgoat au point de vue stratégique et économique n'échappe pas aux peuplades armoricaines: il est attesté  qu'il était  l'un des anciens grands carrefours avec celui de Croix Peulviny en Berrien  qui relient  le Centre  Bretagne aux côtes maritimes nord ,ouest et sud, permettant la traversée de la péninsule Armoricaine  pour aller de la Manche vers les côtes de la Cornouaille, et la Rade de Brest. il fut  déplacé par celui du carrefour de la cité gallo-romaine de Carhaix .

Il est située en bordure de l'ancienne voie romaine,au carrefour de deux voies gallo-romaines et sur les hauteurs  de la ligne de crêtes du bassin de Carhaix et à la porte des Monts  d'Arrez.(il devait sûrement avoir à cet endroit , vu son nom ,une stele armoricaine  à la place du calvaire qui ne date que du XVII  siècle )

L' écusson  ovale stylisé dans la pierre du socle du calvaire est emblématique,il fait penser à une salamandre avec sa longue queue et ses toutes petites pattes dans son oeuf .Il doit être  la représentation de l' oeuf  du serpent ou le Dragon celtique.

Le motif sur de la pierre du Dragon ou du serpent dans un oeuf associé à l'arbre (Ici le haut tronc de la Croix Neuve, tel un arbre de pierre) est la signification symbolique d 'un rituel ancien de fécondation (Il était d'usage de faire une visite à la chapelle en revenant du pèlerinage le premier dimanche de mai. à la Croix Neuve où les mères se rendaient avec leurs enfants. ) comme étaient l 'Oursin fossile du tumulus de Leintan et l' oeuf du serpent des druides.

La coutume dravidienne marie aussi entre eux, les arbres, substituts des hommes. Ainsi, en Inde du Sud. un couple n'arrivant pas à procréer se rend au bord de l'étang ou de la rivière sacrée, le matin d'un jour faste. La. les deux époux plantent côte à côte deux plants d'arbres sacrés, l'un mâle, l'autre femelle, et enlacent la tige droite el rigide de l'arbre mâle avec la tige souple de l'arbre femelle. Le couple d'arbres ainsi formé est ensuite protégé d'un enclos, afin qu'il vive et assure, avec sa propre fécondité, celle du couple humain qui l'a planté (Boua. 8-9). Cependant ces arbres ne sont, jusqu'alors, considérés que comme fiancés. Il faut un laps de temps d'une dizaine d'années pour qu'à l'occasion d'une nouvelle visite la femme stérile, opérant seule cette fois-ci, se rende au pied du couple sylvestre et dépose entre les racines des deux arbres, toujours enlacés, une pierre*, longtemps lavée par les eaux de la rivière ou de l'étang sacré, et gravée d'un couple de serpents enlacés. Alors seulement, se produira l'union mystique des arbres sacrés et la femme deviendra mère. L'association des symboles eau-pierre-serpent-arbre dans ce rituel de fécondation est particulièrement significative.

Dictionnaire des symboles


 

 La Dame blanche

La tradition veut qu'autrefois la Croix neuve était le terme d'un pardon dont la procession partait du bourg. Aujourd'hui subsiste non loin de la croix un tronc à offrandes où les pèlerins déposaient leurs oboles.

Il était d'usage de faire une visite à la chapelle en revenant du pèlerinage le premier dimanche de mai. à la Croix Neuve où les mères se rendaient avec leurs enfants.  

A propos de l'érection de cette croix voici le récit rapporté par le curé NAISSANT :« Un bon vieillard plus respectable encore par la foi antique que par son âge, se rendant du Huelgoat chez lui en passant sur l'emplacement actuel de la croix, y vit une belle dame qui lui donna une certaine somme d'argent pour ériger cette croix en pierre. Elle lui assura que cette somme suffirait à la dépense. Notre homme fut d'abord peu ému de cette rencontre, il ne songea à cette vision céleste qu'après que cette dame eut disparue à ses yeux, sans qu'il s'en aperçut. Persuadé que Notre-Dame des Cieux lui avait apparu, il s'adressa dès qu'il put à un tailleur de pierre pour lui faire sa commande. Mais ce qui l'étonna beaucoup et lui fit croire de plus en plus qu'il avait reçu la faveur d'une vision céleste, c'est que ce tailleur de pierre lui demanda pour prix de la confection et de l'érection de cette croix, la somme que cette belle dame lui «avait remise à cet effet, et qu'il pensait insuffisante ».Ce texte ferait remonter la croix au XIXe). Mais la croix  date du XVIII est située à un  carrefour. de voies gallo-romaines.

Dans ce récit rapporté en 1855 par un curé bien avant les apparitions de Lourdes en 1858 est en fait la trame de la légende encore vivante, dans une population locale qui croyait fermement de l' existence réelle ,de la Dame blanche nom donnée aussi aux Fées ou Belle Dame  par notre curé.

C'est trop clair dans ce récit ou ce conte ,notre curé  croit aussi au mythe de la Dame blanche  de ses ouailles .mais non la païenne AHES , la déesse mère mais c'est celle d'une vision céleste la Vierge de la chapelle An Intron Varia AN NEON.

Les milliers de pèlerins venaient  vénérer dans son sanctuaire la Vierge du Huelgoat lors du pardon. Leurs dévotions  ressemblent plus au culte païen de la Déesse mère et ses attributs du coté obscure que celle du dogme de l' Immaculée Conception  .Elle protège d'une mort violente ,elle est  la Vierge qui donne la Victoire comme nous le dit bien la légende  de la création de la chapelle an Intron Varia AN NEON c'est un veux à la Vierge  pour avoir  la Victoire et la mort des ennemis lors d'une guerre. Elle est celle qui protège des chutes , des noyades ,des chemins et ses carrefours d'où arrivent les grandes pestes et les grands dangers et  bien sur des aléas la maternité .   

Les soit disant miracles dus à la dévotion d'an Intron Varia AN  NEON  dans le texte qui suit  m'interpelle ,ils sont de deux ordres la chute et la noyade dans les eaux tumultueuses comme ceux qu' on raconte dans les légendes des sacrifiés à AHES précipités  de son Kastell ar Gwibell sur les rochers du torrent du Gouffre du Diable .

Ce curé ne peut pas le dire dans ce texte ,il y a du  paganisme chez ses ouailles qui se recommandent à  la VIERGE de Notre DAME des CIEUX .Elle est la DAME BLANCHE du Gouffre, l' annonciatrice d'une mort violente ,celle qui donne la mort ou la vie, comme lors d'une chute et d'une noyade, Ils se sont recommandés pour eux-mêmes ou les siens en fait en suppliant la Vierge qu'elle ne les emporte pas dans son monde des ténèbres.

Il est logique  dès quand on n'a plus cru aux merveilleux ,aux FEES et à la Dame Blanche , la dévotion à la Vierge de la chapelle An Intron Varia AN NEON ,la Dame Blanche soit partie en quenouille

La Croix-Neuve N + (lieu-dit sur Plouyé), g. 4 m. XVIè s. Degré. Socle cubique à chanfrein, grand écusson ovale. Fût à pans, griffes, surmonté d'un bras de croix mutilée. Près de la croix, tronc à offrandes, le monument étant situé sur une voie ancienne.

Un tronc à offrandes, situé sur un carrefour, est un péage sur une route entretenue et protégée  par des ordres religieux guerriers.


 

Pontauban, village tout proche

 Pontauban,ce village est situé une ligne de crête sur l'axe Lorient-Roscoff  sur l'antique voie gallo-romaine;( ar hent-meur )le mot, pont  a le sens  ici de lieu d'octroi ou de route à péage .Ce lieu est  manifestement pour surveiller les passages et le franchissement des monts d'Arrez , protéger les pèlerins certes, mais surtout les commerçants , si peut sures à cette époque.

Le mot Ban , en vieux breton signifie corne mélodie, musique élevé,dressé vers le haut. soi les ramures du cerf. Ban est le nom  breton de Cernunnos ,le Dioscure  gaulois cornu , dont ses attributs sont les cornes de cerf  (le dieu gréco-celtique Apollon est  aussi représenté avec des cornes) il est le dieu des cimes des Monts d'Arrez et des marais du  Yeun-Elez.

De même,  Ban de Benoic est le père de Lancelot du Lac  .

Le village de Pontauban est  une des portes des Monts d'Arrez  et de son dieu Cernunnos (Ban) .